“Un savoureux parfum d’authenticité s’en dégageait au travers d’un enseignement purement traditionnel…” — Sylvain
Je suis né dans une famille où le handball était une « institution », mon père ainsi que mes frères et sœurs pratiquaient dans le même club. Cette expérience de vie a été ponctuée de haut et de bas. Dans les périodes les plus creuses, je m’évadais dans un monde ou j’étais un fervent pratiquant d’arts martiaux.
Après de longues années dans le sport de haut niveau et de nombreuses blessures est arrivé le moment où je me suis décidé à mettre un terme à mon histoire sportive. Marié, en pleine reconversion professionnelle, avec un besoin insatiable de me réaliser au travers d’un hobby qui par la suite allait devenir une passion. Cela ne pouvait être autre que dans le domaine des arts martiaux.
Internet fut mon premier contact avec le dojo : au travers du blog de maître Sochokun, je posai une question peut être sans intérêt, pour certain, mais pleine de sens pour moi :
“Je suis passionné d’arts martiaux, mais je ne peux faire de cette passion mon activité principale. J’ai un emploi qui me prend du temps, je suis marié depuis peu et désire profondément fonder une famille. Vous avez fait le choix de vous consacrer aux arts martiaux, mais un homme comme moi a-t-il sa place dans votre école ?”
“Bien sûr que OUI”, fut sa réponse.
Quelques jours plus tard, voici mes premiers pas au dojo. Un savoureux parfum d’authenticité s’en dégageait au travers d’un enseignement purement traditionnel. Lors de ma première séance d’essai de Xingyi Quan (Hsing I Chuan), je fus confronté à un problème de motricité qui au fil du temps laissa place à un agréable souci de respect des nombreuses consignes.
Cela n’avait rien à voir avec les katas (formes) que j’avais pu essayer de reproduire dans le passé au travers d’un livre de Tai-chi où, je me contentais de reproduire des mouvements en fonction des images que je pouvais voir. J’aurais pu devenir un superbe chorégraphe mais je sentais bien que ce n’était qu’une simple chorégraphie. J’ai très vite arrêté. Je ne pouvais avoir la prétention de saisir un art tel que le Taï Chi Chuan avec cette méthode.
Avec du recul, après mes trois années passées au dojo, je comprends mieux ce que j’avais pu ressentir, ce que je n’aurais pas pu saisir même après des années de pratique seul avec un livre, tels que le jing et diverses forces internes. Car, même si je ne peux encore maîtriser ces techniques, je suis convaincu que d’apprendre auprès d’un maître confirmé est indispensable.
Au dojo nous n’avons qu’à suivre le chemin d’apprentissage que le maître lui-même a suivi. Mais il ne faut pas s’attendre à devenir un grand maître dès lors que vous aurez reçu les premières révélations, à moins d’être un génie.
A mon sens le plus important est de respecter les consignes. De suivre au mieux l’enseignement et en cas d’erreur de posture ou d’exécutions, de faire de son mieux pour se corriger, sans la moindre arrière-pensée. Peu importe ce que l’on pense être bon ou non, car comment pourrait-on espérer comprendre, exécuter à la manière du
maître du dojo si nous ne respectons pas ce qui est enseigné, ce que les élèves gradés enseignent ?
Ce chemin de vie est un réel challenge pour moi, j’y retrouve toute l’énergie que j’ai pu mettre dans ma carrière sportive, mais cette fois-ci dans un but qui au-delà de la recherche martiale me permet également de prendre soin de ma santé physique et mentale.
Sylvain Coly